Le lombricomposteur

Le lombricomposteur est un bac à compost qui contient des lombrics spécifiques qui mangent vos déchets organiques et les transforment en terreau. Adaptable dans tous les types d’habitation, même dans un appartement sans extérieur, il ne demande quasiment aucun entretien, à part bien sûr nourrir vos vers. Voyons dans le détail le fonctionnement de ce lombricomposteur.

Quelle est la définition du lombricompost

Le lombricompostage se fonde sur le même principe que le compostage classique, à savoir qu’il permet de transformer les ordures biodégradables, provenant essentiellement de nos déchets de cuisine, en un terreau fertilisant et en un liquide extrêmement concentré, le lombrithé.

Avec le compostage classique, c’est le processus naturel de fermentation qui est utilisé. Vous pouvez utiliser un bac à compost - placé à l’extérieur de votre habitation - ou faire simplement un tas dans un coin de votre jardin avec vos ordures ménagères. Pour le lombricompostage, deux espèces de lombrics sont mis à contribution, dans des composteurs hermétiques, spécialement conçus pour pouvoir être utilisés à l’intérieur.

Les vers à compost ingurgitent les détritus et ce sont leurs excréments qui vont former le lombricompost. Celui-ci se présente comme des grumeaux d’un brun très foncé ou de couleur noire et est comparable au terreau habituel, avec une légère odeur d’humus.

Le lombricomposteur étant hermétique, les vers restent bien confinés. Par conséquent, il est totalement inodore et ne produit aucune émanation qui pourrait nuire à la santé. Cela permet aux personnes vivant dans un appartement de recycler leurs ordures ménagères. Elles ne sont donc pas stockées dans des sacs plastiques, évacuées par le passage des camions poubelles, puis emportées vers les incinérateurs industriels pour leur destruction. Le bénéfice écologique est évident. Pour le confort, vous ne risquez plus les poubelles où les aliments fermentent, dégagent de mauvaises odeurs et attirent les mouches.

La population des lombrics de compost se régule naturellement. S’ils ont beaucoup à manger, ils vont se multiplier ; en période de disette, ils se reproduiront moins vite. Si vous vous absentez pendant plusieurs semaines, pensez à demander à un voisin de venir déposer ses déchets pour que les vers ne meurent pas de faim.

Le lombricompost, tout comme le compost classique, sert à fertiliser la terre. Il est utilisé pour les plantes d’intérieur ou d’extérieur, ainsi que pour les potagers et les arbres fruitiers. Le jus de ce compost est appelé lombrithé. Il est formé par l’eau de la matière organique qui est libérée par la digestion des lombrics.

Le lombricomposteur est conçu de façon à ce que l’eau ruisselle le long de ses parois. Le lombrithé est un liquide extrêmement concentré en éléments nutritifs qui ne doit jamais être utilisé pur, car il risque de « brûler » les plantes. Vous devez le diluer à 10 %, pour ensuite arroser vos plantes. Il peut aussi être vaporisé sur la terre.

Comment fabriquer son lombricomposteur

Vous trouvez de nombreux modèles de lombricomposteurs sur le marché. Ils sont vendus sous forme de kits prêts à l’emploi et sont donc composés de la structure à monter, mais également des vers de compost à utiliser au départ. Vous pouvez également fabriquer vous-même votre lombricomposteur.

Avant de vous lancer dans l’achat ou la fabrication de votre lombricomposteur, renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre communauté de communes et de leur service environnement s’il s’agit de grosses collectivités. En effet, à l’instar des services qui décident de donner des composteurs dans les communes rurales, certaines agglomérations urbaines proposent parfois de donner des lombricomposteurs. Elles peuvent demander une contribution financière minimum, ou, en contrepartie de votre appareil, vous devrez assister à une réunion informative qui a pour objet de vous expliquer le fonctionnement du lombricomposteur, en plus de vous sensibiliser sur l’écologie.

Le lombricomposteur est composé de plateaux horizontaux qui sont maintenus par une structure en dur, qui peut être en bois, plastique, acier, PVC… La taille des bacs dépend du nombre de personnes présentes dans votre foyer et du nombre de repas que vous prenez chez vous en moyenne. Vous pouvez utiliser des seaux ou des boîtes, l’important est que vous puissiez les empiler et qu’ils s’imbriquent parfaitement et communiquent entre eux. Équipez le récipient du bas d’un robinet pour récupérer le lombrithé.

Vous pouvez récupérer des lombrics auprès d’une personne qui a déjà un lombricomposteur, dans les magasins botaniques, ou en ligne. Attention, n’allez pas récupérer des vers de terre dans la nature, car il vous faut deux espèces de lombrics de compost bien spécifiques : Eisenia Andrei et Eisenia Foetidia.

Quels aliments mettre dans le lombricomposteur

Les lombrics de compost sont voraces et dévorent la grande majorité des déchets organiques, mais aussi quelques autres matières. Vous devez trier vos déchets selon le groupe alimentaire auquel ils appartiennent.

Voici le détail des produits qui conviennent - ou pas - aux vers du lombricomposteur.

Les éléments à donner aux vers de compost

Globalement, tous les déchets verts et organiques, c’est-à-dire les produits d’origine naturelle et qui sont biodégradables. Ne les jetez pas en gros morceaux, mais « mâchez » le travail des lombrics en leur donnant des déchets déjà prédécoupés.

Cela inclut les épluchures et restes de légumes, de fruits, salades en tout genre, sachets de thé, dosettes souples de café, marc de café et filtre. Les farines, féculents et pain sont à ajouter avec modération.

Tous ces détritus verts sont riches en azote. Afin de compenser par un apport carboné, vous devez ajouter un peu de carton et de papier. Attention à ce qu’ils ne soient pas glacés et avec le moins d’impressions possibles, à cause des encres chimiques. Vous pouvez également ajouter des coquilles d’œuf déjà écrasées, afin d’équilibrer le pH qui devient naturellement acide. Le carton et les coquilles d’œuf permettent également d’aérer le lombricompost en cours de « fabrication ».

Les éléments à ne pas donner aux vers de compost

Bien évidemment, aucun plastique ne doit être donné, pas même les sacs de dernière génération, dits biodégradables, car ils ne sont pas réellement assimilables par les vers.

Les produits réputés pour être vermifuges sont nocifs pour les vers, évitez donc les échalotes, oignons et l’ail. En revanche, les poireaux sont excellents.

Évitez les déchets gras, qu’ils soient d’origine végétale ou animale, les pommes de terre et leurs épluchures, les agrumes (oranges, citrons, pamplemousses…), la viande, le poisson et leur restes, os et arêtes.

Si vous avez un jardin, ne mettez pas l’herbe de votre tonte qui moisit et produit de la chaleur.

Surveillez l’humidité de votre lombricompost. Selon ce que vous donnez à vos lombrics, il peut devenir un peu sec. Dans ce cas, vous devez l’humidifier en vaporisant un peu d’eau. Ne versez pas directement l’eau, car vous risqueriez de noyer vos lombrics.

Bien démarrer son lombricomposteur

Un lombricomposteur a besoin d’environ 500 grammes de vers pour commencer. Vous allez préparer leur « litière » dans le bac supérieur avec vos déchets frais et vos morceaux de papier et carton.

D’une épaisseur minimum de 5 centimètres, elle doit toujours demeurer humide et bien aérée, et ne pas se compacter. Ajoutez les vers.

Dans les premiers temps surtout, vérifiez que les lombrics ont suffisamment à manger et que la matière soit toujours humide. Il n’y a plus qu’à les laisser travailler. Ajoutez au fur et à mesure de nouveaux déchets pour que votre population de vers se développe correctement.

En quelques mois, vous allez pouvoir récupérer du lombricompost et du lombrithé de qualité.